Spécialisée dans le recrutement en intérim, Gojob mise sur l’IA générative pour transformer le travail de ses recruteurs et accélérer le placement des demandeurs d’emploi.
Dans ce contexte, l’entreprise a développé Aglae, un assistant virtuel basé sur Azure OpenAI Service, chargé de piloter une partie des processus de recrutement.
Aujourd’hui, l’outil préqualifie un candidat en 15 minutes seulement, permettant aux recruteurs d’atteindre des taux de placement records.
Agence d’intérim 100 % digitale, Gojob est née en 2015 d’une conviction: accéder à l’emploi est vecteur de dignité humaine et d’inclusion sociale. Depuis lors, les 200 collaborateurs de la scale-up, basés en France et aux États-Unis, font de cette conviction une mission, celle de mettre sur le marché du travail un maximum de personnes grâce à la flexibilité des contrats d’intérim… et au numérique.
Gojob utilise en effet la puissance des nouvelles technologies pour révolutionner l’accès à l’emploi, en témoignage Aglae, un assistant virtuel qui transforme le quotidien des recruteurs. Pascal Lorne, fondateur et Thibaut Watrigant, directeur produit, sont à l’initiative de cet outil à la pointe de l’innovation. Ils nous racontent.
Si l’entreprise réussit le pari de placer jusqu’à 10 000 intérimaires par mois, le travail en coulisse est colossal. «Un recruteur doit contacter entre 50 et 80 candidats pour pourvoir une seule offre» explique Pascal Lorne. Chronophage, ce mode de fonctionnement ne convient pas à la scale-up, en quête d’une technologie capable d’automatiser les tâches à faible valeur ajoutée, afin de permettre aux équipes de se concentrer davantage sur les interactions humaines avec les candidats.
Alors quand l’intelligence artificielle (IA) générative fait irruption dans le monde du numérique, elle s’impose comme une évidence pour adresser ces enjeux. C’est le début d’Aglae.
Pour concrétiser le projet, Gojob choisit Microsoft et l’IA d’Azure : «Azure OpenAI Service est aujourd’hui la meilleure solution disponible sur le marché en matière d’IA générative. Elle offre en outre un environnement cohérent avec nos besoins en matière de souveraineté, de confidentialité et de sécurisation des données»détaille Pascal Lorne.
Basée sur un socle technique hautement performant, Aglae va chercher en temps réel le meilleur des candidats sur la base de 2 millions de profils. Elle réalise un travail de préqualification des candidats dès qu’une offre est publiée, à l’aide de discussions en langage naturel, générées par l’IA générative. L’outil est aussi en mesure de répondre aux questions des profils retenus, et de les réorienter lorsque leur profil ne correspond pas. «Notre approche repose sur des Large Language Models et plusieurs prompts qui nous donnent la possibilité de générer des échanges qui ont du sens» analyse Thibaut Watrigant, ajoutant que désormais, le recruteur intervient uniquement en bout de chaîne, une fois les profils pertinents retenus.
Qui plus est, l’application n’est pas un assistant comme les autres.«Nous ne voulions pas d’une technologie boîte noire» alerte Thibaut Watrigant, «raison pour laquelle nous avons développé un produit permettant à chaque recruteur d’avoir sa propre version d’Aglae». Cette démarche de personnalisation va loin: si un recruteur quitte ses fonctions, il en va de même pour l’assistant qui lui est rattaché.
Azure OpenAI Service est aujourd’hui la meilleure solution disponible sur le marché en matière d’IA générative. Elle offre en outre un environnement cohérent avec nos besoins en matière de souveraineté, de confidentialité et de sécurisation des données
Pascal Lorne, Fondateur, GoJob
1,5 million d’échanges ont été réalisés depuis la mise en production de l’assistant virtuel, et il ne faut pas plus de 15 minutes à Aglae pour clôturer une conversation et préqualifier le meilleur candidat, contre 30 jours dans un processus de recrutement hors intérim, et 5 jours en moyenne via une agence d’intérim «classique».
Ainsi, «les recruteurs appellent moins de deux candidats pour en placer un en poste» se réjouit Thibaut Watrigant. Résultat, ils voient leur taux de placement atteindre 95 % contre 60 % auparavant, et gagnent un temps précieux qu’ils investissent dans la relation avec les candidats et la coconstruction de l’outil, à laquelle ils participent activement. La solution a aussi conquis les demandeurs d’emploi, qui saluent sa réactivité, la pertinence des interactions, et la capacité de l’entreprise à proposer un dispositif mêlant humain et nouvelles technologies.
Si cette aventure démarre sous de bons auspices, les équipes de Gojob n’envisagent pas, pour autant, d’utiliser l’IA dans le but d’«être productives à tout prix», privilégiant une approche éthique. «Nous travaillons au service de vraies personnes» rappelle Thibaut Watrigant, «l’usage que nous faisons de l’IA doit être un usage responsable, d’autant que nous sommes en avance sur ces sujets et avons à cœur de montrer l’exemple».
Dans les faits, cela se traduit par des contrôles des conversations SMS, effectués a posteriori par des collaborateurs. Cette supervision responsabilise chacune des parties prenantes de la chaîne de recrutement, et permet de lutter efficacement contre l’émergence de biais ou réactions discriminantes émanant de l’IA. L’assistant virtuel est également entraîné pour déterminer ce qui est de son ressort ou non. «L’IA ne doit pas avoir réponse à tout. Nous avons donc configuré la technologie pour qu’elle passe le relai à un humain quand cela est nécessaire».
Pleinement adopté par les équipes, l’outil devrait être enrichi de nouvelles fonctionnalités dans les mois à venir. L’idée? Être encore plus pertinent dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi. «Nous souhaitons, au travers d’Aglae, donner aux candidats les moyens de maximiser leurs chances d’être recrutés, soit en les dirigeant vers des offres correspondant mieux à leur profil, soit en leur suggérant des parcours de formation adaptés».
En parallèle, la scale-up déploie sa solution en mode SaaS auprès d’autres grands acteurs de l’emploi, portant le nombre de «recruteurs augmentés» d’une trentaine de personnes à pas moins de 1 000 utilisateurs.
L'IA générative préqualifie un candidat en 15 minutes seulement, contre 5 joursvia une agence d’intérim « classique »
Suivez Microsoft